:
Pédagogie, Bibliographies de littérature jeunesse & Activités autour de la lecture, la recherche documentaire, l'EMI, l'éducation à l'image, le bien-être... (collège-lycée).
NB : Merci de respecter les conditions de droits de reproduction détaillées plus bas.
Enseignante-documentaliste depuis 1998, j'exerce en collège dans l'Académie de Nice. J'ai animé des formations sur la littérature jeunesse, les carnets de voyage et les blogs dans l'Académie de Versailles et sur la relaxation et le bien-être dans l’Académie d’Aix-Marseille.
BONE, Betty La Madeleine de Proust
Editions Courtes et Longues, 2015, 48 p.(Petit Livre / Grand Texte)
ISBN : 978-2-35290-074-0
19,5 euros
Genre : album / autobiographie Thème : enfance Niveau : de 4 à 12 ans
Ce livre regroupe trois célèbres extraits de Du côté de chez Swann : la madeleine, le drame du coucher et Gilberte. A la fin, les textes sont reproduits dans leur intégralité, avec en surligné les passages ayant été repris dans l'album.
Voilà une belle idée, qui rend accessible un grand auteur, même aux très jeunes enfants. Les passages sont bien choisis et peuvent toucher des lecteurs dès 4 ans ! J'ai redécouvert l'extrait du coucher, si juste, pour tout enfant. La beauté du texte est mise en valeur par la typographie et les illustrations, très épurées, avec de grands aplats de couleur.
Toute la collection fonctionne sur un principe similaire. Elle me semble intéressante, même dans un CDI de collège, aussi bien pour permettre l'entrée dans des textes littéraires aux élèves de 6e-5e, que pour la qualité graphique.
Il me semble aussi que cette collection pourrait inspirer des ateliers (club CDI, arts plastiques...) autour des textes : comment découper et illustrer un grand texte littéraire ? Et pourquoi pas fabriquer un kamishibaï (théâtre d'images japonais), avec chaque page illustrée ?
Niveau : transgénérationnel ! De la maternelle aux adultes bucoliques....
Ferdinand est un petit garçon différent. Il aime se promener, le nez vers le sol, pour y dénicher des cailloux. Il les collectionne, de toutes formes, de toutes tailles… jusqu'au jour où il en découvre un particulièrement doux et lumineux. En le regardant, il imagine des formes, des objets ou animaux. Le caillou devient support de sa rêverie.
Comme dans ses précédents ouvrages, l'auteur nous invite à observer le monde qui nous entoure, à nous émerveiller des petits éléments naturels qui le composent.
Avec les plus jeunes lecteurs, on peut s'amuser à retrouver les images évoquant les formes que prend successivement le caillou. Même des lecteurs plus âgés peuvent se laisser captiver par la beauté des images et la poésie des textes. L'album pourrait servir de point de départ pour un atelier d'écriture, à partir de cailloux récoltés par les élèves. Cela me donnerait envie d'imaginer des pistes associant français, arts plastiques et SVT.
Les albums d'Isabelle similaires sont vraiment sublimes. En tant qu'adulte, j'ai un réel plaisir à les feuilleter, rêver et à les partager avec les enfants de mon entourage, aussi bien qu'avec les élèves de mon CDI.
Emily est un poisson qui adore trouver et collectionner des objets abandonnés au fond de la mer. Un jour, elle trouve une bouteille avec un mystérieux message : "Je suis la chose la plus importante dans le fond, aide-moi, je suis perdue". Elle part en quête de l'auteur de ce petit et sa découverte va bouleverser sa vie…
Ce livre, sans être moralisateur, permet d’échanger sur de nombreuses questions importantes, autour du respect de l’environnement, comme de la quête d’identité : pourquoi trouve-t-on toutes ces choses au fond de la mer ? Avons-nous besoin de posséder autant d’objets ? Qu’est-ce qui est le plus important : être ou avoir ? Savoir lire et écrire, ça sert à quoi ? Comment mieux observer la beauté du monde ?...
Page après page, on découvre les objets, les bruits, les animaux, les plantes et les gens qui peuplent la maison. Des lignes de différentes couleurs tracent des parcours possibles pour réunir les différents thèmes. Des flaps sont à soulever pour découvrir les objets à l’origine des onomatopées ou commençant par les lettres de l’alphabet.
Un très bel album, au graphisme attirant. Il peut être lu dès la maternelle, pour développer le vocabulaire et imaginer des histoires entre les personnages. Mais pourquoi pas aussi utilisé en collège (SEGPA, ULIS), avec notamment des non-francophones, pour travailler le vocabulaire de la maison et leur faire construire un abécédaire sur ce thème.
NB: autocollants à placer pour une utilisation en bibliothèque ou CDI.
Depuis que Daffodil est arrivée au collège, la vie de Lachlan a basculé... Intrigué et attiré par cette fille aux yeux mauves, mais victime des moqueries des autres, il partage son intérêt pour Ogopogo, monstre mythique des légendes amérindiennes, qui hanterait le lac Okanagan. Existe-t-il vraiment ?
On retrouve un grand sens de l’écriture du roman d’aventure. Le lecteur est inexorablement pris par sa lecture. Et quelque chose d’indescriptiblement dérangeant – peut-être est-ce le propre du fantastique ? - J’ai aimé être plongée dans cette atmosphère un peu exotique pour nous, de grands espaces et culture indienne.
Le texte est ponctué de passages qui veulent inciter à réfléchir (parfois de façon un peu trop appuyée quand l’auteur évoque le racisme ou les femmes battues...). Notamment Chabas évoque la possibilité de changer, d’évoluer, quelles que soient nos actions commises dans le passé et d’être ainsi maître de son destin et de la personne que l’on souhaite devenir en grandissant.
[...] nous avons tous, à un moment ou à un autre, une pensée laide ou cruelle qui nous traverse l’esprit. Ce qui compte, c’est que ce soit momentané. On arrache une mauvaise herbe de sa cervelle et puis voilà…. Les personnes qui posent problème, ce sont celles qui cultivent ces herbes, qui s’en font un jardin. Mais tes mauvaises herbes à toi, même si elles sont rares, tu n’as pas envie qu’on les remarque avant que tu aies eu le temps de t’en débarrasser…
page 166
Cet auteur est le premier que j’ai chroniqué sur ce blog !
Une sorcière et sa fille vivent seules dans une forêt. Un loup rôde… Le loup propose un marché : il apportera tous les jours le produit de sa chasse et en échange, la sorcière cuisinera pour lui… Jour après jour, des liens se créent entre la fillette et l’animal…
Cette histoire est surprenante. Pour ces illustrations : des silhouettes des personnages, identifiables au premier coup d’œil. En noir et blanc, le graphisme de l’image se mêlent visuellement avec bonheur. Pour la fin enfin, un peu déconcertante, voire dérangeante, mais pourquoi pas ? Elle prend à contre-pied les histoires classiques de loups et de sorcières…
On retrouve apparemment les personnages de Le Panier, des mêmes auteurs.
L’auteur adapte la version des frères Grimm de ce célèbre conte. Des images en noir et blanc très épurées retracent les grandes étapes de l’histoire.
Voilà une histoire sans texte. Le parent ou l’adulte qui accompagne sa découverte se fait narrateur. Pour ma part, j’ai triché et relu le conte avant… Mais les enfants se sentent libres de reconstituer l’histoire ou de l’adapter à leur façon, interprétant les images librement.
Rascal semble s’inspirer à la fois des panneaux de signalisation, dont les personnages semblent échappés et de vieilles gravures sur bois pour le décor. Il reprend ce procédé de simplification pour d’autres contes classiques qu’il a également adaptés sans texte, chacun avec un style légèrement différent : Le Petit Chaperon Rouge en pixels, Boucle d’or et les trois ours en silhouettes, les trois Petits cochons en noir, blanc et 3 couleurs…Des ouvrages destinés aux plus jeunes, mais qui peuvent aussi être utilisés en primaire et collège (notamment avec des SEGPA ou ULIS), pour travailler les étapes du conte, faire écrire le texte...
Une petite fille harcèle son papa, pour qu’il lui invente une histoire… Celui-ci lui répond en voix « Off », un peu désabusé… L’histoire se construit petit à petit, au grès des demandes de l’exigeante gamine…
Une jolie mise en abyme, où le narrateur est interpellé par le personnage principal qui n’est autre que sa fille. L’impatience de celle-ci évoque bien celle des enfants de cet âge ! Et le père, comme tous les parents, est à la fois attentionné et agacé…
J’aime l’idée d’une petite fille décidée, qui ne veut pas se laisser enfermée dans des rôles de princesses. L’histoire est drôle. Et la fin peut inciter à aller au lit… ce qui est toujours pratique pour les parents !
Des tablettes sumériennes à l'arrivée de l'e-book, « Livre » présente son autobiographie ! En 20 chapitres, il survole son histoire et son évolution matérielle, des rouleaux de papyrus, aux parchemins enluminés par les moines du Moyen Age, en passant par l’imprimerie ou même les périodes où il a été menacé par des autodafés… Il n’a cessé de changer de forme, prenant toujours plus de place dans notre vie. L’arrivée du livre électronique marque-t-il une nouvelle (r)évolution ? Les deux formes vont-elles coexister ?
Voilà un ouvrage sur l’histoire du livre qui va bien sûr être un incontournable des bibliothèques et des CDI, pour enrichir un réseau sur le livre et la lecture ! C’est un bel objet : la typographie et les illustrations, sobres, sont très belles. La qualité du papier a aussi soigneusement été choisie.
Je ne pense pas que les élèves iront d’eux-mêmes le lire… Mais il peut être intéressant pour les enseignants de l’avoir sous la main, d’en lire des passages dans le cadre d’un travail sur l’histoire du document, en initiation à la recherche. Le texte est enrichi de courtes biographies de personnalités ayant marqué l’histoire du livre et parsemé de citations, que je me verrais bien afficher dans le CDI…
J’avais toujours imaginé le Paradis sous la forme d’une bibliothèque.
Le chat Pitre est de nouveau parti pour des aventures incroyables. Cette fois-ci, devenu célèbre depuis ses mésaventures filmées et diffusées sur YouTube, il est contacté par un célèbre astronaute, qui souhaite un soutien émotionnel pour l'accompagner dans sa prochaine mission. Toute la famille est ravie et donne son accord pour cette aventure. Comment Pitre va-t-il se dépêtrer de cette situation inattendue ?
Une petite série rigolote à lire dès le CM1 et jusqu'en 6e ou 5e*. Pitre est le narrateur de ces aventures. Son caractère rappelle celui du « chat assassin » d’Anne Fine : égocentrique, gourmand, paresseux… à la fois insupportable et craquant. Au-delà de l’humour avec lequel ses propos sont rapportés, ils incitent également réfléchir à la place que nous donnons aux animaux domestiques dans notre vie, pour lesquels nous prenons toutes les décisions, sans toujours penser à leurs propres besoins...
Florence Hinckel prend visiblement plaisir à écrire des histoires courtes et humoristiques, qui lui permettent de jouer tant avec les mots que les situations. C'est intéressant de voir à quel point elle peut passer d'un genre à l'autre : du sérieux de L'été où je suis né, à la délicatesse de Hors de moi, en passant par des histoires plus légères comme Super Louis et l’île aux 40 crânes.