GREEN, John
Qui es-tu Alaska ?
Gallimard, 2014, 365 p. (Scripto)
ISBN : 978-2-07-066255-5
15 €
Thème : lycée – amitié – amour – vie - mort – initiation
Niveau : 3e – lycée – jeune adulte
Miles Halter, bon élève, mène une existence un peu terne et sans amis. Il décide de quitter le cocon familial pour le lycée de Culver Creek en Alabama, inspiré par la dernière phrase attribuée à Rabelais : «Je pars en quête d'un grand Peut-Être.» Il y fait la connaissance du Colonel, son copain de chambre, de Takumi, un jeune japonais et surtout de la belle, féministe et lunatique Alaska. La joyeuse bande lui permet de découvrir l’amitié, le plaisir de la transgression (fumer, boire en cachette et échafauder des canulars pour piéger les « weekendeurs », les élèves riches et hautains du lycée). La rencontre d’Alaska, en particulier, va changer sa vie...
Au moment de la sortie de l’adaptation cinématographique de Nos étoiles contraires, Gallimard réédite d’autres romans du même auteur. Qui es-tu Alaska ? est son premier livre, à 25 ans (ce qui déjà m’épate) et ayant reçu le Printz Award, prix du meilleur livre pour ado, à sa première publication en 2005.
J’ai aimé…
- Les personnages, attachants, que l’auteur dépeint par petites touches qui permettent de les imaginer : surnoms, goûts, façon de parler, objets associés...
- L’idée de citer les dernières phrases de gens célèbres, qui me donne envie de découvrir le livre de Laura Wardqu’il cite : Famous last words.
- La manière dont Green sait raconter les sentiments ambigus et à vif de ses personnages. Il explique d’ailleurs : « J’adore l’intensité que les adolescents mettent, non seulement dans leur premier amour, mais aussi dans leurs premiers chagrins, la première fois qu’ils affrontent la question de la souffrance et du sens de la vie. Les adolescents ont le sentiment que la façon dont on va répondre à ces questions va importer. Les adultes aussi, mais ils ne font plus l’expérience quotidienne de cette importance. »
- L’humour, qui permet de passer des larmes au rire, également dans des moments tristes (même les remerciements sont drôles).
« Alaska a choisi d’aider Dolores à préparer le dîner ; elle a précisé que le fait de laisser la cuisine aux femmes était sexiste, mais qu’il était préférable de manger de la bonne cuisine sexiste plutôt que de la cuisine dégoûtante préparée par des garçons. »
- La composition du roman en deux parties, avec un « avant » et un « après », qui intrigue… On croit avoir compris vers quoi nous mène ce compte à rebours…
- La capacité d’amener son lecteur à réfléchir avec légèreté à des questions graves : le sens de la vie, les conséquences de ses choix, la mort, la vie après la mort, la religion … J’aurais adoré que l’on me permette de cogiter à tout ça et que l’on m’aide à mettre des mots sur mes pensées à l’adolescence.
« On passe sa vie coincé dans le labyrinthe à essayer de trouver le moyen d’en sortir, en se régalant à l’avance à cette perspective. Et rêver l’avenir permet de continuer, sauf qu’on ne passe jamais à la réalisation. On se sert de l’avenir pour échapper au présent ».
Un livre à lire d’une traite à partir de la 3e !
Pour ceux qui aiment l’atmosphère des internats américains, lire aussi Sujet : tragédie
Le site de l’auteur :
http://johngreenbooks.com
Interview (en anglais) à lire après avoir lu le livre pour ne pas découvrir la fin !
La chaîne vidéo de l’auteur et son frère :
https://www.youtube.com/user/vlogbrothers