HINCKEL, Florence
Hors de moi
Talents hauts, 2014, 217 p. (Ego)
ISBN : 978-2-36266-111-2
9 euros
Genre : roman miroir
Thème : adolescente enceinte – déni de grossesse – accouchement sous X
Niveau : 4e – 3e – lycée
La rentrée est passée, les souvenirs de l’été s’estompent peu à peu, mais Sophie, pour mieux les retenir, s’enferme dans sa bulle et ne parle plus. À la maison, on ne remarque rien. Au lycée, les autres la prennent pour une folle. Est-ce vraiment pour mieux revivre en pensées cette belle soirée avec ce garçon si beau et doux ? Ou pour ne pas faire face à la vérité ? Sa tante Patty, plus attentive que la mère de Sophie, préoccupée par ses propres problèmes, va l’obliger à affronter le présent et réfléchir peu à peu à ce nouvel avenir qui se dessine et n’était pas prévu et aux choix qu’elle ne pourra pas esquiver…
« Au fil de mes rencontres avec vous, lecteurs, et lectrices de l’été où je suis né, j’ai pris conscience que la question du choix de la mère de Léo, le personnage principal, était centrale. […] J’ai ressenti le besoin que Sophie, la mère de Léo, soit à son tour, le personnage principal et qu’elle ait son propre roman. » Le récit s’ouvre sur ce préambule. Chère Florence Hinckel, vous avez mis le doigt dans un engrenage infernal, car maintenant, les lecteurs ne vont pas manquer de vous demander ce qu’il advient quand Léo et Sophie se retrouvent, 15 ans plus tard… Vous avez cru pouvoir en rester là ? Que nous allions nous contenter de ces 217 pages pour assouvir notre curiosité ? Parce que maintenant que nous connaissons mieux Sophie, je ne suis pas sûre que nous serons prêts à la laisser partir…
Ce n’était pas facile d’écrire, après L’été où je suis né, tellement ce petit roman était juste et touchant. Cela avait été un coup de cœur pour moi, quand je l’avais découvert par hasard, il y a 3 ans, n’ayant encore rien lu de Florence Hinckel. J’ai été émue de la même façon en retrouvant la lettre de Sophie, et en comprenant ce qui avait pu la conduire à l’écrire : ses errements, ses doutes et ses peurs, ainsi que l’émergence d’un sentiment étonné mais tendre pour ce bébé. J’aurais pu craindre un texte trop mièvre ou trop convenu, car il n’est pas évident d’imaginer une suite (ou une anticipation dans le cas présent) à un texte. Mais il n’en est rien. C’est un beau roman, qui non seulement plaira aux lecteurs (bon, probablement plus les lectrices) pour son thème, mais est aussi à la hauteur des attentes des adultes, qui aimeraient bien que les ados aient de beaux textes à lire… L’auteur a trouvé un juste équilibre pour sa narratrice, entre style familier d’une adolescente et images poétiques que l’on a à cet âge, sans toujours savoir les exprimer : « Parfois, je colle ma joue contre l’écorce. J’ai l’impression d’écouter quelque chose qu’on n’entend pas. J’aime bien faire ça, même si après ça peut laisser de la sève dans les cheveux et que c’est super dur à enlever. Le mieux, c’est de couper la mèche. »
L’auteur en parle sur son blog
http://florencehinckel.com
Les éditions Talents Hauts ont été créées en 2005 et ont un clair positionnement en faveur de l’égalité filles-garçons.