CONDIE, Ally
L’été de Summerlost
Gallimard, 2017, 304 p. (Grand Format Littérature)
ISBN : 978-2-07-060144-8
14,5 euros
Genre : roman d’apprentissage
Thème : deuil – famille – amitié – théâtre – différence
Niveau : 5e – 4e – 3e
Il y a un an, le père et le frère de Cedar, une jeune fille de 12 ans, sont morts dans un accident de voiture. Depuis, elle vit avec Miles, son frère de 8 ans et leur mère. Cette dernière vient d’acheter une maison de vacances à Iron Creek, où se déroule chaque été, un grand festival dédié à Shakespeare. Par curiosité, elle y suit son voisin Léo… et se retrouve embauchée comme vendeuse de programmes pour la saison. Elle découvre les coulisses du festival et finit par se passionner, comme Léo, pour le mystère qui entoure la disparition de la célèbre actrice Lisette Chamberlain, bien des années auparavant… Elle s'interroge sur un autre mystère : celui de la provenance des objets déposés sur le rebord de sa fenêtre et qui auraient tant plus à son frère disparu.…
De l’amitié et des rêves, pour apprendre à vivre malgré le chagrin…
J’ai aimé, les personnages positifs des deux adolescents, Léo et ses yeux pétillants, et Cedar, si vivante malgré le deuil.
Pourtant, j’avais des rêves.
Là.
Je me le suis avoué à moi-même.
J’en avais de toutes sortes. Je voulais retourner skier et devenir bonne et rapide. Je voulais aussi aller à Londres, un jour. Je voulais tomber amoureuse. Je voulais posséder une librairie ou un restaurant où les gens lanceraient « Salut, Cedar ! » en entrant, et je voulais parcourir à vélo les rues d’une petite ville, dans un pays où les gens parleraient une autre langue. Peut-être que mon vélo aurait un panier et qu’il y aurait des fleurs dedans. Je voulais vivre dans une grande ville et mettre du rouge à lèvre et faire mes courses à l’épicerie et les ramener chez moi dans un sac en papier. Mes talons hauts claqueraient lorsque je monterais l’escalier menant à mon appartement. Je voulais me tenir au bord d’un lac et écouter.
Je me suis laissée emportée par l’atmosphère, m’évoquant des souvenirs estivaux, d’un festival de théâtre dédié à Shakespeare avec des amis à Oxford.
J’ai aimé le ton, à la fois nostalgique et optimiste. Et tous les petits détails qui ont contribué à rendre les personnages et anecdotes vivants et touchants.
Mon père disait souvent que la vie, c’était comme tourner les pages d’un livre. « Oh, regardez, disait-il en faisant semblant de tourner une page quand un coup dur nous arrivait. Pas de bol page quatre-vingt-dix-sept. Et quatre-vingt-dix-huit. Mais ça s’arrange page quatre-vingt-dix-neuf ! Tout ce qu’il fallait faire, c’était continuer à lire ! »
Pour les petites choses, cette façon de voir pouvait m’aider ; Comme quand on échouait à un contrôle ou que le coiffeur ratait notre coupe de cheveux ou qu’on se cognait la tête dans un toboggan aquatique et qu’on devait rentrer plus tôt que prévu d’un anniversaire à la piscine.
Bien sûr, papa ne refermait jamais brutalement le livre. C’est pourtant ce qui lui était arrivé.