Certains collègues enseignants, CPE, infirmiers… souhaitant monter des projets proposant d’avoir recours aux pratiques corporelles de bien-être avec les élèves, se heurtent parfois à des inquiétudes, voire des refus de la hiérarchie ou des parents. Pour préparer au mieux son projet et le présenter de façon à expliquer la démarche et rassurer, voici quelques pistes de réflexion et connaissances préalables sur lesquelles vous appuyer.
- Quelles sont mes attentes ?
Plus on est au clair sur ce que l’on souhaite leur apporter, plus ce sera facile d’en parler de façon convaincante.
Le livre Elèves zen, profs sereins, on respire développe cette question et vous trouverez quelques exemples sur le blog (premières versions de mes cartes mentales).
Attention bien sûr d’adapter ce que l’on propose au contexte scolaire. Nous devons rester neutre : il ne s’agit pas d’amener vers une démarche spirituelle, quelles que seraient nos convictions personnelles, mais de proposer des outils pour aider les jeunes à mieux gérer les situations de stress, renforcer leur confiance en soi, ou encore le respect de l’autre…
Jacques de Coulon du RYE (Recherche sur le Yoga dans l'Education) parle très bien de cette question : comment associer le yoga (cela peut se transférer à d’autres pratiques) aux valeurs de notre école laïque.
Le bien-être est une notion de plus en plus mise en avant dans les textes officiels (projet d’établissement, projet académique, mais aussi OMS…), mais sans préciser comment nous pouvons concrètement agir dans ce sens. Si vous lisez cet article, c’est sans doute que vous pensez comme moi que les pratiques corporelles de bien-être peuvent nous fournir des outils intéressants pour favoriser le bien-être de nos élèves (autant que le nôtre).
Pour monter son projet, il est donc important de s’appuyer sur ces textes et d'utiliser la terminologie attendue, comme la notion de « compétences psychosociales »… Nous ne faisons pas du yoga ou de la méditation, mais nous utilisons des outils de ces pratiques (comme la respiration, certaines postures favorisant l’attention…), pour permettre la détente corporelle, aider à la concentration, etc.
Je mets quelques images de pages tirées de mon livre Elèves zen profs sereins, on respire.
Les pages photographiées ci-dessus y font allusion. Les inquiétudes de la hiérarchie ou des parents liées à l’introduction de ces pratiques en classe sont régulièrement relayées par les médias, sur les réseaux sociaux…
Elles sont souvent associées à des faits : malheureusement, des associations mal intentionnées, voire sectaires se sont introduites dans certaines écoles, sous couvert de proposer de la méditation de pleine conscience. Je crains que beaucoup d’inquiétudes ne viennent de là.
C’est pourquoi il faut présenter le projet en tant que professionnels de l’enfance ou de l’adolescence, en explicitant nos intentions, les objectifs pédagogiques et l’approche laïque. Et c’est pourquoi il me semble important aussi que les professionnels de l’éducation soient eux-mêmes formés à ces outils.
- Comment puis-je organiser cette pratique dans mon établissement ?
Pour monter votre projet, il est important aussi de savoir expliquer vos besoins matériels et l’organisation que vous envisagez. Un petit « brain storming » préalable grâce au questionnement Quintilien (Quoi, qui, quand…) pourra vous aider.
Un tableau détaillé est proposé dans Elèves zen profs sereins, on respire et vous retrouverez déjà des pistes sur le blog :
Relaxation à l'école et au collège - Le Bateau Livre
On reproche souvent aux élèves d'être trop agités, énervés et déconcentrés, pour pouvoir travailler efficacement. En même temps, il peut paraître contradictoire d'intimer à un enfant ou ...
http://lebateaulivre.over-blog.fr/2018/01/relaxation-a-l-ecole-et-au-college.html
Avec quels collègues pouvez-vous monter ce projet ?
Professeur-documentaliste, d'EPS ou autres, CPE, AED, AESH, infirmière, assistante sociale... Avec le soutien du FSE ? (Foyer Socio Educatif)
A plusieurs, il sera sûrement plus facile de rassurer et impulser une dynamique autour du projet.
Où le présenter ?
Dans le cadre du CESC (comité d'éducation à la santé et la citoyenneté) :
Renseignez-vous sur les grands axes du CESC de votre établissement. Votre projet y trouvera sûrement sa place.
En conseil pédagogique :
Pourquoi pas proposer votre projet en complément de dispositifs existants comme "Devoirs faits", remédiation et approfondissement ?...
Toutes ces remarques bien sûr sont assez générales, et à adapter au contexte de votre établissement. J’espère qu’elles vous aideront à mettre en place des ateliers de bien-être pour vos élèves. Ce sont des moments riches et enthousiasmants, de partage pour eux comme pour nous !