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  • : Pédagogie, Bibliographies de littérature jeunesse & Activités autour de la lecture, la recherche documentaire, l'EMI, l'éducation à l'image, le bien-être... (collège-lycée). NB : Merci de respecter les conditions de droits de reproduction détaillées plus bas.
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Auteur

  • Mathilde Bernos
  • Enseignante-documentaliste depuis 1998, j'exerce en collège dans l'Académie de Nice. J'ai animé des formations sur la littérature jeunesse, les carnets de voyage et les blogs dans l'Académie de Versailles et sur la relaxation et le bien-être dans l’Académie d’Aix-Marseille.
  • Enseignante-documentaliste depuis 1998, j'exerce en collège dans l'Académie de Nice. J'ai animé des formations sur la littérature jeunesse, les carnets de voyage et les blogs dans l'Académie de Versailles et sur la relaxation et le bien-être dans l’Académie d’Aix-Marseille.

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 17:59

 

Notes prises lors d’un atelier et la lecture de « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent », d’Adele Faber et Elaine Mazlish. Cet atelier s’adresse aux parents, mais il me semble adaptable pour des enseignants.

 

 

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© Photo Mathilde Bernos

 

 

Les enfants, les adolescents sont aux prises avec de vives émotions, qu’ils ont parfois du mal à gérer et peuvent déclancher des colères, de l’agressivité. Ces deux auteurs proposent aux adultes de moins parler… ce qui permet ainsi d’écouter davantage, entendre ce que l’enfant a vraiment à dire, au-delà de ce qu’il arrive à formuler, puisqu’il manque parfois de recul pour comprendre ce qu’il ressent ou de mots pour l’exprimer.

 

Les auteurs nous rappellent que le comportement de l’enfant est lié à ses ressentis et que tous ses sentiments sont légitimes. Comment nier que quelqu’un ressent quelque chose à un moment donné ? Si un enfant se sent d’une certaine façon, c’est de cette façon que les choses existent pour lui à ce moment là. Ses sentiments doivent être reconnus, même quand ils sont négatifs, désagréables. C’est une manière de l’aider à reconnaître et nommer ses propres sentiments et de lui donner ainsi confiance en ses propres perceptions. Cela permet de lui faire prendre conscience que ses émotions sont supportables. En outre, c’est quand un enfant se sent bien, écouté, qu’il peut penser et agir : évacuer les sentiments difficiles laisse de la place pour d’autres sentiments positifs.

 

Le conférencier Haim Ginott, cité dans Parents épanouis, enfants épanouis des mêmes auteurs, explique que l’objectif est ainsi de « trouver des façons d’aider nos enfants à devenir humains et forts. A quoi cela nous avance-t-il d’éduquer un jeune enfant à être soigné, poli et charmant, s’il est incapable de réagir devant la souffrance des autres ? Qu’a-t-on accompli si on a élevé un enfant brillant, un premier de la classe, qui utilise son intelligence pour manipuler les autres ?

Voulons-nous vraiment des enfants tellement bien adaptés qu’ils sont d’accord avec une situation injuste ? Les Allemands se sont trop bien conformés aux ordres des nazis, qui leur commandaient d’exterminer des millions de leurs semblables. Comprenez-moi bien : je ne m’oppose pas à ce qu’un enfant soit poli, soigné ou instruit. La question cruciale pour moi est la suivante : quelles méthodes a-t-on utilisées pour parvenir à ces fins ? S’il s’agit d’insultes, d’attaques et de menaces, alors on peut être certain qu’on a aussi enseigné à cet enfant à insulter, à attaquer ou à menacer, et à plier sous la menace.

Si, d’un autre côté, on utilise des méthodes qui sont humanisantes, alors on enseigne quelque chose de beaucoup plus important qu’une série de vertus isolées. On montre à l’enfant comment être une personne, un mensch, un être humain qui peut conduire sa vie avec force et dignité. »

 

Comment y parvenir ? La première étape consiste, comment dans la communication non-violente à reformuler le ressenti de l’enfant. Il est préférable de ne pas trop parler pour laisser de la place à l’enfant. Eviter le « pourquoi », car l’enfant n’a pas toujours la réponse et cela peut bloquer sa parole au lieu de la libérer. On peut l'encourager : « Oui, c’est dur, c’est difficile, et j’ai confiance que tu vas trouver un moyen de t’en sortir. »

 

Cela suppose aussi de se défaire de ses habitudes, de désapprendre l’ancien langage, les réponses, les phrases que l’on peut avoir l’habitude de dire à un enfant dont le comportement est pénible.

 

Les auteurs suggèrent d’éviter le langage qui évalue, les expressions qui jugent le caractère et l’habileté de l’enfant (stupide, maladroit, méchant… ou même beau, bon, merveilleux…). Mais plutôt de décrire ce que l’on voit, ce que l’on ressent. Quand il y a des problèmes, on se concentre sur les solutions.

 

Le conférencier Haim Ginott raconte : « Une petite fille m’a apporté une peinture en me demandant : « c’est bien ? » Je l’ai regardée et j’ai répondu : « Je vois une maison mauve, un soleil rouge sur un fond de ciel bleu et beaucoup de fleurs. J’ai l’impression d’être à la campagne. » En souriant elle a dit : « Je vais en faire un autre ! »

Supposons que j’ai répondu : « Merveilleux, tu es une grande artiste ! » Je puis vous assurer que cette peinture aurait été sa dernière de la journée. Après tout, que peut-on faire de mieux que merveilleuxet splendide. J’en suis convaincu : les mots qui évaluent créent un obstacle pour l’enfants. Les mots qui décrivent le libèrent. 

J’aime aussi les mots qui décrivent, parce qu’ils invitent l’enfant à trouver ses propres solutions à un problème. Voici un exemple. Si un enfant renverse un verre de lait, je lui dis : « je vois du lait renversé » et je lui tends une éponge. De cette façon, j’évite le blâme et je mets l’accent là où il va : sur ce qu’il y a à faire.

Si je disais plutôt : « Idiot ! Tu renverses toujours tout. Tu n’apprendras donc jamais rien ? » on peut être certain que toute l’énergie de l’enfant serait mobilisée pour sa défense plutôt que pour la recherche d’une solution. On entendrait : « Robert m’a poussé la main ! ou bien : « c’est pas moi, c’est le chien. » »

 

Il faut éviter les paroles qui détruisent, qui blessent. Et ne pas hésiter à exprimer également ce que l’on ressent.

« Même quand on est fâché, on peut encore utiliser une sorte de mot qui ne détruit pas les personnes, un langage qui ne leur porte pas atteinte. […] On peut se sentir libre d’exprimer ses vrais sentiments, mais pas avec des insultes ni des accusations. Ne pas dire : « Pourquoi es-tu si négligent ? » ni : Tu ne prends jamais soin de tes choses ; tu as déjà brisé toutes les belles choses que je t’ai achetées. » […] mais « Cette chambre ne fait pas plaisir à voir ! ou bien « Je vois quelque chose qui me met en colère ! »

 

Les auteurs suggèrent encore d’utiliser la fantaisie, l’imagination… : "tu ne veux pas aller à l'école ? mmh je te comprends, moi non plus je n'ai pas très envie d'aller au travail aujourd'hui. Si on avait une baguette magique on irait où ? A la mer ? et on pourrait avoir un gros matelas pneumatique sur lequel on flotterait ! Et on ferait des châteaux de sable ? etc"

 

de remplacer une menace par un choix : au lieu de donner un ordre à son enfant, lui permettre d'avoir une "certaine" liberté de choix "tu préfères te brosser les dents avant ou après avoir mis ton pyjama ?"

 

ou encore d’éviter d'utiliser le "non" : au lieu de "non tu ne peux plus jouer viens à ta table tout de suite", plutôt un "oui tu pourras jouer un peu après le dîner".

 

Etre dans l’empathie ne signifie pas pour autant que l’on est d’accord avec l’enfant. Si les sentiments sont légitimes, les comportements, eux ne sont pas tous acceptables.

 

L’adulte peut limiter la manière dont la parole est exprimée, les gros mots, l’agressivité ou certains gestes : on ne peut pas exprimer les choses de n’importe quelle façon, mais seulement d’une façon acceptable socialement.

- « Je peux voir que tu es fâché, mais tu devras trouver une autre façon de m’en parler. »

 

On peut aussi montrer ses propres limites dans l’écoute.

- « Je t’entends. Tu me dis que (description…). Je comprends mais je ne suis plus capable d’écouter. Je vais retourner faire (description…). Et pendant ce temps, je saurai à quel point tu est en colère / déçu / triste… »

 

 

 

 

PETITE BOÎTE A OUTILS

POUR APAISER LE CLIMAT DANS LA CLASSE

 

Cette approche suppose, pour l’adulte, de désapprendre les habitudes qui consistent à répondre…

- C’est idiot de se sentir comme ça.

- Tu te fais une montagne d’un rien.

- C’est pour les bébés.

- Ce n’est pas gentil.

- Tu es toujours…

- C’est comme ça, c’est la vie.

 

… et apprendre un nouveau langage :

-      Je vois que tu ressens de la colère…

-      Tu dois être déçu…

-      Tu sembles frustré…

-      Tu as l’air content…

-      Je vois…

-      Ce peut être vraiment blessant de…

-      C’est difficile pour toi de…

 

On évite de diminuer l’estime de soi de l’interlocuteur…

-      Infantiliser, sermonner

-      Conseiller celui qui n’est pas disposer à entendre

-      Culpabiliser...

 

Et on essaie de… 

-     Ecouter avec attention

-     Ponctuer d’un simple mot (mmmh.. oh… je vois…)

-     Avoir une attitude non verbale attentive : se tourner vers l’enfant, le regarder…

-     Nommer le sentiment

-     Faire appel à l’imaginaire

 

On peut aussi :

-      Ecrire ce que l’enfant ressent et lui relire.

-      Le faire dessiner.

-      Utiliser des listes de vocabulaire ou des images (selon l’âge des enfants) illustrant différents sentiments, pour les aider à reconnaître et exprimer ce qu’ils ressentent : la colère, la joie, la tristesse…

-      Faire fabriquer une boîte à humeurs, dans laquelle chacun peut glisser ce qu’il ressent.

-      Proposer des ateliers philo (voir la rubrique Clubs)…

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