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Auteur

  • Mathilde Bernos
  • Enseignante-documentaliste depuis 1998, j'exerce en collège dans l'Académie de Nice. J'ai animé des formations sur la littérature jeunesse, les carnets de voyage et les blogs dans l'Académie de Versailles et sur la relaxation et le bien-être dans l’Académie d’Aix-Marseille.
  • Enseignante-documentaliste depuis 1998, j'exerce en collège dans l'Académie de Nice. J'ai animé des formations sur la littérature jeunesse, les carnets de voyage et les blogs dans l'Académie de Versailles et sur la relaxation et le bien-être dans l’Académie d’Aix-Marseille.

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 15:37

 

 

Voici deux exemples d'interviews de photographes, réalisés par des élèves de 5e

 

 

Jean Michel DELAGE, 1/12/2005

Blog : Comme une image


FORMATION ET ORIGINE DE VOTRE INTERET POUR LA PHOTOGRAPHIE

Quelles études avez-vous faites ?

J’ai arrêté mes études très jeunes, en Seconde. Puis j’ai préparé un CAP d’imprimerie, en apprentissage.

 

Quand avez-vous commencé la photographie ?

Vers 12-13 ans, je voulais déjà en faire. J’ai eu un appareil photo de marque « Zénit ». A 16-17 ans, j’ai voyagé avec cet appareil. J’ai ensuite alterné mon travail dans l’imprimerie et les voyages. Jusqu’au moment où j’ai tout abandonné, pour ne faire plus que de la photographie, en 1991. J’avais alors 28 ans.

 

Qu’est-ce qui vous intéresse dans le métier de photographe ?

Faire de la photo, c’est une occasion pour voyager et rencontrer les gens.

 

Avez-vous d’autres passions en dehors de votre métier ?

Comme la plupart des gens, j’aime aller au cinéma, écouter de la musique …

 

SUJETS PHOTOGRAPHIÉS

Comment choisissez-vous vos sujets ?

Mes sujets sont parfois choisis, parfois le fruit du hasard. Parfois encore, il s’agit de commandes de magazines. Mais la plupart du temps, ce sont des choix personnels.

 

Quel a été votre premier sujet de reportage ?

Je ne me souviens plus. J’ai fait de la photo avant d’être professionnel. Peut-être le quartier de la Goutte d’Or à Paris.

 

Sur quels sujets travaillez-vous ?

J’ai travaillé pour le chanteur Faudel …

Depuis trois mois, je travaille sur les gitans.

J’ai fait un reportage sur les tamouls en France, en particulier à Paris, dans le 10e arrondissement. Je me suis rendu dans le quartier, j’ai parlé avec les gens, je leur demandais de me traduire ce qu’il y avait sur les affiches. Et je me suis rendu aux manifestations, aux concerts … 

 

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Les tamouls à Paris

Etes-vous un photographe engagé ?

Oui, par le choix de mes sujets : la diversité culturelle en France, les forums sociaux ou les jeunes en prison au Mali …

 

Avez-vous déjà photographié un « scoop » ou des personnes célèbres ?

Je ne prends pas de photos de stars (à part une fois, mais c’était le hasard). Ce n’est pas le genre de photographies qui m’intéresse.

 

Prenez-vous des photos personnelles ?

Bien sûr, je fais aussi des photos de famille ou de mes amis. Ou de ce qui m’intéresse quand je suis en reportage.

 

Dans quels pays avez-vous voyagé ? Comment cela se passe-t-il dans les pays en guerre ?

Dans de très nombreux pays ! Le dernier, c’était le Mali. Mais il y a eu aussi le Sri Lanka, L’Inde, Singapour, La Turquie, le Liban, la Chine … Je ne cherche pas à aller dans les pays en guerre.

 

Est-ce que cela gêne les gens d’être photographiés ?

Oui, cela peut arriver, par exemple avec les gitans. Il faut évidemment respecter la politesse, pour déranger le moins possible. Cela devient aussi difficile de faire des photos dans la rue, en raison du droit à l’image.

 

 

CONTEXTE PROFESSIONNEL

Travaillez-vous pour une agence ?

Je suis un photographe indépendant et je vends mes images à des magazines. Par exemple Okapi. Mes photographies sont déposées à l’agence Sipa Press, ce qui permet de les montrer sur leur site.

 

Comment s’organise votre travail ?

C’est un travail de journaliste : il faut commencer par s’informer, se renseigner sur le sujet. Le travail préparatoire est donc très long.

C’est aussi un métier où il n’y a pas d’horaires fixes. Quand je suis en reportage, je prends des photos tous les jours, cela peut être tard le soir, tôt le matin … selon ce que je dois photographier. Mais il peut m’arriver de passer plusieurs jours sans en prendre : avant, quand je prépare mon reportage et après, pour trier les photos.

 

Quel est le salaire d’un photographe ?

Il faut se dire que ce métier procure une richesse … intérieure ! On est riche de ce que l’on rapporte dans sa tête, dans son cœur … Mais il vaut mieux ne pas faire ça pour que ça « rapporte ». Tout dépend de ce que l’on prend en photo. Mais les sujets qui m’intéressent ne sont pas les plus vendeurs.

 

Est-ce qu’il y a de la concurrence ?

Cela dépend des sujets.

Il n’y a pas de concurrence sur des sujets très précis, comme les tamouls en France. Personne n’avait travaillé sur ce sujet, sauf d’un point de vue touristique. Le choix du noir et blanc a permis de gommer ce côté « exotique ».

Il y a davantage de concurrence pour les sujets d’actualité, car il faut vendre ses photos tout de suite. Pour le tsunami, il y avait des centaines de photographes. Là encore, je n’ai pas travaillé de la même manière que les autres : j’ai aussi pris des photos en noir et blanc et dans le temps, pour montrer comment le pays se reconstruisait après la catastrophe.

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Après le Tsunami

Quels photographes appréciez-vous ? Travaillez-vous à la manière d’un autre photographe ?

Je n’aime pas tellement les photographies de Doisneau ou Willy Ronis. C’est une autre époque et ce sont des images que l’on regarde aujourd’hui avec nostalgie. Je préfère des photographes comme Salgado, Capa, Cartier-Bresson … Ou ceux de l’agence « Tendance Floue », qui apportent un regard nouveau.

Je vais voir beaucoup d’expositions, je lis des livres de photos … Quand on commence, on a des images en tête. On fait un peu « à la manière de » … Puis, on fait de plus en plus à sa manière. J’aime bien le format panoramique et j’ai acheté un appareil spécial depuis trois ans. Plusieurs photographes en utilisent, mais le premier a été Xavier Lambours. Parfois, c’est par hasard que l’on fait le même genre de photographies qu’un autre.

 

Quelle est votre photographie préférée ?

Je ne crois pas en avoir … Parmi les miennes, je n’en ai accroché qu’une : celle d’une voiture, en Inde.

 

Est-ce un métier que vous nous conseilleriez ?

Cela demande beaucoup de patience et de motivation. Il faut travailler dur et être prêt à ne pas réussir tout de suite. Mais quand on a un rêve, mieux vaut essayer de le mener jusqu’au bout …

 


 

Robert Delpit, 11/01/2008

Site : Dialogue-Images

 

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LE METIER de PHOTOGRAPHE

1- Pourquoi avez-vous choisi d’être photographe ?

* Je suis « l’héritier » d’une famille de photographes. Mon grand-père faisait beaucoup de photographie et très jeune, j’ai eu l’habitude d’utiliser un appareil photo, j’empruntais celui de mon père. C’était d’abord un loisir, et puis j’ai décidé d’en faire mon métier.. Et puis j’étais quelqu’un d’assez rêveur.

 

Aimez-vous votre métier ? Pourquoi ?

* J’aime passionnément ce métier. Il me permet de rencontrer des gens. Et faire des images est quelque chose de magique. Je le pratique sur le mode de la promenade …

 

2- Quelles études faut-il faire pour être photographe ?

* A l’époque, il suffisait de faire une école de photo après le brevet. Aujourd’hui, cela a beaucoup évolué. Il vaut mieux avoir un bac scientifique. Il est devenu beaucoup plus compliqué d’être photographe professionnel.

 

3- Pour qui travaillez-vous ?

* Pour différents clients : la ville de Gonesse, des usines (dans la boulangerie, métallurgie …), des agences de communication, des particuliers (portraits, mariages …). Je n’ai pas de patron. J’ai créé mon entreprise de photo et de vidéo : « Dialogue-Images ». Jeune photographe, j’ai travaillé un temps pour l’agence Rapho (celle de Doisneau). J’ai travaillé pendant 15 ans pour l’agence d’illustration « Photogramme ». Je leur fournissais des images sur la vie quotidienne des français (milieux scolaires, centres socio-culturels, transports, cités …)

 

4- Quand vous travaillez sur un projet, qui choisit le thème ?

* C’est généralement le client. Mais il m’arrive aussi de proposer des sujets.

 

Puis qui sélectionne les photos ? Comment ?

* Pour Le Gonessien, les photos sont choisies par le Comité de rédaction, puis le maire tranche, surtout pour la couverture. Evidemment, j’ai auparavant sélectionné celles que je considère comme meilleures. J’utilise des planches-contact, puis je réalise des agrandissements sur papier baryté, plus rigide et de meilleure qualité que le papier RC habituel. Le plus important, c’est ce que signifie la photo, plus que la technique. Bien sûr, la photo doit être publiable, donc techniquement correcte (nette …). Trois éléments sont importants pour réussir une photo : la lumière (photographier veut dire « écrire avec la lumière »), le cadrage et l’instant.

 

5- Combien de temps faut-il pour réaliser un reportage ?

* Quand je travaille pour « Le Gonessien », cela représente une dizaine de jours de travail par mois, pour presque toutes les illustrations du magazine. J’ai donc très peu de temps pour les réaliser. Il faut travailler dans l’urgence, sans préparation. Si je fais un reportage, il me faut en général trois mois. Je prépare certains sujets à l’avance, je fais des photographies personnelles pour tester s’il est réalisable ou non, réfléchir aux lieux, aux cadrages …Par exemple pour le projet sur les « Portraits d’habitants » : j’ai fait une première série avec des gens que je connaissais. C’est important de prendre le temps d’observer et de réfléchir à la façon dont on va montrer le sujet.

 

6- Demandez-vous des autorisations pour photographier les gens ?

* Oui, c’est de plus en plus nécessaire, depuis que les « people » ont donné l’habitude de faire des procès aux magazines qui publient leurs portraits. C’est aussi lié au fait que des journaux à scandale ont parfois utilisé des images en les détournant de leur sens initial. Il faut respecter le droit à l’image. Quand je n’ai pas les autorisations (on n’a pas toujours le temps de les demander), les photos apparaissent « floutées » dans le magazine.

 

L’ART PHOTOGRAPHIQUE

7- Avez-vous été inspiré par d’autres photographes ?

* J’apprécie le travail de nombreux photographes : Cartier-Bresson, Jean-Loup Sieff, Adams, Evans, Doisneau … J’ai eu l’occasion de rencontrer ce dernier lors de conférences. Il était très sympathique, mais avait l’habitude de travailler seul.

 

8- Quel sujet vous inspire le plus ?

* L’être humain ! J’ai réalisé beaucoup de portraits. Je m’intéresse aussi au cadre de vie, au paysage urbain. A titre personnel, tous les sujets peuvent m’inspirer : dehors, la nature, les fleurs, la pluie, le vent, le portrait, la rue … Mais travaillant pour la presse, j’exécute la plupart du temps un travail de commande.

 

Quels lieux vous inspirent ?… Est-ce que vous voyagez ?

* Je n’ai pas eu à voyager en tant que professionnel. Lors de voyages touristiques, j’ai pris des photos, mais il est plus difficile de photographier les gens sans avoir préparé les rencontres.

 

9- Avez-vous déjà pris des photos de stars ?

* Il m’est arrivé de prendre de nombreuses photos de Johnny Halliday, à ses débuts, de Coluche, pendant presque un an … J’ai fait aussi des clichés pour des troupes de théâtre, plus ou moins connues. En fait, j’ai touché un peu à tous les domaines de la photographie (aérienne, et même la photo de guerre, en Yougoslavie).

 

10- Comment choisissez-vous un cadrage ? un angle de vue ?…

* Lors de la formation, on apprend les rapports de masses, de teintes … C’est ensuite intégré et les choses se mettent en place instinctivement au moment de la prise de vue. Le choix se fait en fonction de ce que veut dire la photo. Parfois, en fonction du sujet, ils s’impose. Dans d’autres cas, il faut prendre le temps d’observer plus longtemps. Il faut que celui qui la regarde puisse réagir à ce choix. Le cadrage fait la signification de la photo. Si on cadre mal, elle perd son sens. J’ai l’habitude de tourner autour de mon sujet, pour l’envisager selon des éclairages, des cadrages différents. Je n’hésite pas à faire des plongées ou des contre-plongées, en fonction du sujet. Je reste parfois des heures à observer avant de prendre des photos. Il faut être concentré pour vraiment voir les choses, réfléchir en terme de formes, traits … tout ce qui fait la composition de l’image.

 

11 – Quelle est la meilleure lumière ?

* Sans lumière, on ne peut pas faire de photos. Etymologiquement, « photographier » signifie « écrire avec la lumière ». Le photon est une particule de lumière. On n’a pas toujours le choix de l’éclairage, quand on est en reportage. A titre personnel, j’aime surtout la lumière du matin, plus chaude, par exemple pour des photos de paysages.

 

 

LE MATERIEL et LA TECHNIQUE

12- Quel type d’appareil photographique utilisez-vous ?

* J’utilise plusieurs formats, et deux types d’appareils (argentique et numérique). Parmi les formats, le 6X6 permet d’obtenir un négatif carré, plus grand que le format habituel. L’image obtenue au tirage est ainsi de plus grande qualité. Au début de l’histoire de la photographie, les photographes utilisaient de grandes plaques. Ce matériel n’était pas facile à transporter. Les progrès techniques ont permis d’utiliser des formats de plus en plus petit. Le plus courant est aujourd’hui le 24 X 36, d’après la taille de l’image obtenue en négatif. On parle aussi de film 135 mm pour ce format..

 

13- Lequel préférez-vous ? Pourquoi ?

* Je préfère l’argentique, mais je pense que tous les professionnels vont travailler de plus en plus en numérique. Sauf peut-être les artistes … ou seulement pour scanner les photographies argentiques et les retravailler en numérique.. C’est difficile de faire un tel changement. On doit passer des heures derrière l’ordinateur. Mais dans tous les métiers on est obligé d’évoluer, d’apprendre de nouvelles techniques.

 

14- Quels sont les avantages et les inconvénients de l’argentique et du numérique ?

* Le numérique est intéressant depuis à peu près deux ans, c’est-à-dire depuis qu’il permet vraiment d’obtenir des résultats de bonne qualité, sans dégradation de l’image, même avec un agrandissement. L’intérêt, c’est que l’on a la photo rapidement, que l’on peut l’envoyer très vite, même du bout du monde. C’est un peu plus compliqué et plus long avec un argentique. Tout le monde est devenu pressé !

Est-ce que cela change votre manière de travailler ?

* Oui, je suis obligé d’aller plus vite. Et d’apprendre de nouvelles techniques.

 

15– Développez-vous vous-même vos photos ? Pourquoi ?

* Oui, seul le photographe peut retrouver en laboratoire ce qu’il a voulu obtenir à la prise de vue. Parfois, je délègue le travaille à un laboratoire, mais je lui donne des directives précise.

 

16- Préférez vous la couleur ou le noir et blanc ?

* Le noir et blanc ! Je travaille en couleur un peu par obligation.

 

17- Est-ce que vous retouchez vous-même vos photos ? Pourquoi ?

* Oui. En argentique, cela s’appelle de la « repique ». Cela permet par exemple d’enlever les points blancs dus à la poussière. Ou de faire une petite modification esthétique (comme enlever un bouton sur le nez d’une jolie fille, pour éviter de me fâcher avec elle !). Mais je ne transforme pas les choses. En numérique, j’utilise le logiciel Photoshop. Je l’utilise surtout pour corriger les couleurs, les contrastes, accentuer la netteté … Eventuellement, je m’en sers pour fabriquer des maquettes comportant du texte et des photographies. Je n’intervient pas sur l’image pour la modifier, faire des effets spéciaux. On ne peut pas tricher avec l’actualité quand on fait de la photographie de presse.

 

Est-ce long à faire ?

* Oui, parce que c’est un travail délicat et précis. C’est bien plus long que de prendre une photo !

 

18- Vous pouvez recadrer dans un laboratoire ?

* Oui, même si l’informatique permet de faire un travail plus précis, l’agrandisseur permet déjà d’enlever ou de rajouter des personnages par exemple.

 

19- Archivez-vous toutes vos photos ?

* Oui et c’est vraiment un problème, parce qu’on en fait beaucoup ! Une agence ou une banque d’images doit être très précise dans son classement (par photographe, par thème …), pour retrouver rapidement les photos. Pour un photographe, faire ce travail de classement est difficile. Il faudrait une personne qui ne s’occupe que de ça.

 

EN CONCLUSION

20- Quel message, quels conseils donneriez-vous à des photographes débutants ?

* Avoir son bac ! Aujourd’hui, ce métier n’est vraiment pas facile. Ce sont les meilleurs qui passent.

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