Notes prises lors d’un atelier et la lecture de « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent », d’Adele Faber et Elaine Mazlish. Les citations sont extraites de leurs écrits. Cet atelier s’adresse aux parents, mais il me semble adaptable pour des enseignants.
Voir la liste des 7 ateliers dans la rubrique « Pédagogie ».
© Photo Mathilde Bernos
L’atelier commence par une réflexion autour de la punition…
Pourquoi punit-on ?
- Pour éviter que l’enfant ne refasse la bêtise.
- Pour se faire respecter.
- Quand on se sent désemparé, qu’on ne sait plus comment faire autrement.
- À cause du regard des autres adultes
…
Comment punit-on ?
- On isole
- On confisque
- On prive de quelque chose
…
Que ressent l’enfant puni ? Qu’éprouvions-nous enfant ?
- De la culpabilité
- De l’humiliation
- Du mépris
- De la colère
- Un désir de vengeance
…
La punition ne résout pas les problèmes sur le long terme…
- Elle n’empêche pas les bêtises d’être reproduites.
- Elle provoque des sentiments négatifs.
- Elle donne un modèle à imiter : frapper un enfant lui enseigne à utiliser la violence pour riposter, vis-à-vis de ses camarades, puis plus tard avec ses propres enfants.
- Elle empêche de regarder sa conduite en face et de chercher des solutions positives pour la réparer.
- Elle incite à considérer que l’on a déjà subi les conséquences de son méfait et à se sentir libre de le répéter, puisque le contrôle est venu de l’extérieur et qu’on ne l’a pas intériorisé.
« La discipline est essentiellement une orientation programmée en vue d’aider les gens à développer leur maîtrise de soi, leur autonomie et leurs compétences. Pour qu’elle donne des résultats, la discipline requiert respect et confiance mutuels. A l’opposé, la punition suppose un contrôle externe sur la personne par la force et la coercition. La personne qui punit respecte rarement celle qui est punie et elle ne lui fait pas confiance. »[1]
Il ne s’agit donc pas de laisser faire n’importe quoi aux enfants,
mais de les aider à intérioriser les limites.
L’adulte FIXE LE CADRE, qui doit être :
- cohérent : compréhensible, expliqué.
- constant : toujours pareil (en fonction de l’âge de l’enfant).
- clair.
- connu d’avance.
- avec des conséquences s’il n’est pas respecté.
Ainsi, plutôt que de punition, on parle de conséquence : elle découle comme un résultat naturel du comportement de l’enfant. Ce dernier apprend mieux à partir des réalités d’une réaction authentique qu’à partir d’une punition déconnectée de son comportement. S’il a sali ou cassé quelque chose, il va nettoyer ou aider à réparer, plutôt que recopier des lignes…
L’adulte travaille sur LA PREVENTION :
1. Donner à l’enfant l’occasion de se rendre utile.
2. Manifester son désaccord avec le comportement de l’enfant, sans attaquer sa personnalité.
3. Formuler ses attentes, en rappelant le cadre et en indiquant à l’enfant comment redresser la situation.
« En évitant de blâmer ou de punir, on rend les enfants libres de chercher à prendre leurs responsabilités, au lieu de chercher à se venger. »
4. Donner un choix à l’enfant.
5. Passer à l’action avec fermeté.
6. Laisser l’enfant faire l’expérience des conséquencesde son comportement.
FACE A UN PROBLEME PERSISTANT DE DISCIPLINE,
on utiliser la résolution de problème.
Mise en place :
- Attendre le calme de tous les protagonistes.
- Attendre la disponibilité des protagonistes, d’avoir du temps.
- Etre attentif.
Différentes étapes :
1. Être dans l’empathie : commencer par reconnaître les sentiments et les besoins de l’enfant face à la situation.
2. Exprimer brièvement ses sentiments et besoins.
3. Prendre un papier et un crayon pour un « brain-storming ».
4. Écrire toutes les idées, sans jugement, en laissant l’initiative de la première idée à l’enfant (s’il n’en a pas, c’est que ce n’est peut-être pas le bon moment…)
5. Trier, en laissant l’enfant barrer en premier une idée qui ne lui convient pas et choisir les suggestions auxquelles on envisage de donner suite.
6. Passer à l’acte.
Les enfants peuvent nous étonner par les solutions qu’ils proposent. « Nous devons laisser tomber l’idée que, étant adultes, nous détenons toujours la bonne réponse. » Les solutions adoptées devront sans doute être réajustées, en fonction des saisons, de l’âge de l’enfant… Une autre technique pouvant être menée avec un groupe, pour chercher ensemble des solutions à un problème : "la lettre à un ami ".
Voir l'article "Remotiver en donnant une nouvelle image de soi"
Ce type de démarches permet de transmettre un message important : quand surgit un conflit, on peut le régler sans se braquer les uns contre les autres, mais en recherchant des solutions qui respectent les besoins de chacun. « Nous leur donnons des outils qui leur permettront de participer activement à la résolution des problèmes auxquels ils auront à faire face maintenant, alors qu’ils vivent au foyer, puis dans le monde difficile et complexe qui les attend. »
[1] Brian G. Gilmartin. « The Case Agasint Spanking ». Human Behavior, février 1979. Cité par Adele Faber et Elaine Mazlish