Cette séquence autour de l'architecture du collège
a été menée avec des 4e, en Itinéraires de Découverte.
Après une réflexion sur le rôle d’un architecte, la réalisation d’un projet architectural, la créativité et les contraintes architecturales… les élèves devaient proposer un regard neuf sur notre collège et répondre à la question : « Quel est l’élément manquant au collège Doisneau ? ». Ils ont dû l’imaginer, tout en respectant le bâtiment et en y intégrant un élément, sans rien détruire.
Maths
Travail sur l’échelle, calculs pour la réalisation de la maquette.
Arts plastiques
Réalisation des plans et maquettes.
Documentation
- Recherches sur l'utopie et l’architecture.
- Interview de l’architecte du collège (voir pistes ci-dessous).
- Sortie pour visiter l’agence de l’architecte.
- Exposition des différents projets soumis au concours du Conseil Général (plans donnés par le service Architecture du CG, maquette donnée par l’architecte…) .
Suggestions d’activités avec les élèves par l'architecte :
· le jeu des 7 erreurs, en comparant la maquette et l’architecture définitive.
· changer les couleurs (extérieures et intérieures) ;
· réaliser des anamorphoses ;
· proposer d’autres matériaux, etc…
Exemples de questions posées à l’architecte
SUR LE METIER D’ARCHITECTE
Comment peut-on devenir architecte ?
Il faut faire 7 ans d’études : 6 ans + 1 an de diplôme. Et 2 années supplémentaires pour devenir architecte du patrimoine. Mais se sont des études intéressantes et qui passent très vite !
Pourquoi êtes-vous devenu architecte ?
Depuis quand êtes-vous architecte ?
Saviez-vous bien dessiner avant ?
Est-ce difficile de dessiner ?
Considérez-vous l’architecture comme un art ?
Pour quels projets avez-vous travaillé ?
Ne travaillez-vous que sur un projet à la fois ?
SUR LA CONSTRUCTION DU COLLEGE
Qui a construit le collège ? Combien de personnes ont travaillé sur ce projet
- L’architecte participe à la conception des projets. C’est le maître d’œuvre du collège. Il travaille dans une agence, avec d’autres personnes.
- Le dessinateur-projeteur, ne conçoit pas mais sait élaborer un projet à partir des dessins de l’architecte, de la maquette … il dessine les plans qu’utiliseront les entreprises lors de la construction.
- Le dessinateur, capable de dessiner à la main ou sur un logiciel.
- L’infographe met en scène, améliore le rendu des dessins.
- Le conducteurs de travaux dirige les entreprises sur les chantiers.
- Le secrétaire.
Qui a choisi l’architecte ?
- Concours organisé par la « Direction du Patrimoine et des Bâtiments scolaires » du Conseil Général, maître d’ouvrage (le « propriétaire ») du collège.
- Il y a environ 20000 architectes en France (dont 2000 architectes du patrimoine). Tous ceux qui le souhaitent peuvent participer à un concours. Seuls 5 projets sont retenus, sur 200 ou 300 généralement. Ce sont souvent des architectes qui ont déjà réalisé des projets similaires. Cette étape du concours ne concerne que les bâtiments publics. Pour les particuliers, le choix d’un architecte se fait plutôt par relations.
- Les architectes candidats ont 6 semaines pour préparer le concours. Ce délai est imposé par la loi européenne, pour les bâtiments publics (écoles, gymnases …). Certains concours, simplement sur esquisse, ont un délai encore plus court (ce fut le cas pour l’opéra Bastille). Les frais sont élevés et les agences ne sont indemnisées qu’au tiers environ. Tout commence par une esquisse, puis une maquette d’étude pour visualiser le projet dans l’espace (c’est une « esquisse » en volumétrie, faite rapidement, susceptible d’être modifiée au fur et à mesure). Les plans sont faits maintenant directement à l’informatique, ainsi que les élévations, traitées de nos jours en images de synthèse, grâce à un logiciel modeleur, qui permet d’avoir une vision en volumes. Dans les année 1990, les dessins étaient retravaillés à la main … Dans les deux cas, le but est de traduire l’impression que l’architecte souhaite rendre et pour cela il « triche » un peu avec les données
Les candidats présentent : des plans (au 2/100e, c’est-à-dire 2cm = 1 m, dont le plan masse qui montre la volumétrie du bâtiment, représentée par des ombres) ; des élévations (les façades) et des coupes (aspect intérieur du bâtiment), sur de grands papiers calques. La maquette est faite par un maquettiste. Elle est toujours en noir et blanc pour que la couleur n’influence pas le jury. Toutes les pièces présentées au jury doivent être anonymes, d’après la réglementation européenne, pour que tous les participants aient les mêmes chances. Les architectes déposent un code chez un huissier.
à Pendant environ 4 mois, une commission technique étudie les différents aspects des projets et leur conformité au programme :
- la surface (elle ne doit pas être modifiée d’un m2 par rapport au programme) ;
- la distribution (des enseignants vérifient le côté pratique pour un collège …) ;
- les normes de sécurité (avec l’aide des pompiers) ;
- le budget (rechiffré par un économiste), etc. …
Elle dresse un rapport avec des critiques positives et négatives pour chaque projet.
- Les architectes présentent et défendent leurs projets devant un jury de 25 personnes. Cette étape n’a plus lieu actuellement : les architectes n’ont plus le droit de défendre oralement leur projet, pour ne pas risquer d’influencer le jury. Deux pages de texte présentant le projet sont lues par un autre architecte.
Qu’a eu votre projet de mieux que les autres pour être retenu ?
L’architecture du collège est-elle « à la mode « ? (moderne ? beaucoup utilisée ?)
Avez-vous fait d’autres plans pour ce collège ?
Quel a été le parti pris de l’architecte dans le choix de la forme ? des matériaux ?
Les questions peuvent être plus précises sur ces choix, de l’aménagement extérieur ou intérieur.
Aviez-vous des limites pour la réalisation du collège ? Quelles ont été les contraintes techniques ? Financières ? Pédagogiques ?... Des modifications ont-elles dû être faites par rapport au programme initial ?
Faut-il prendre des mesures avant la construction ?
Il faut faire des sondages pour connaître l’état du sol, sa résistance. En fonction de ces données, les fondations sont plus ou moins profondes.
1) Le permis de construire
Déposé après avoir reçu l’accord des pompiers, des services vétérinaires (pour la demi-pension), etc. qui vérifient si les normes de sécuritésont respectées.
2) La phase DCE (Documentation de Concertation pour les Entreprises)
Une vingtaine d’entreprises établissent un devis.
Le Conseil Général et les architectes choisissent les entreprises.
L’architecte doit ensuite surveiller le travail de différentes entreprises (maçons, couvreurs, électriciens, plombiers …).
Il établit un CCTP (Cahier des Charges Techniques Particulières), qui est une description du bâtiment très détaillée, lot par lot.
3) Les plans d’exécution
Ces plans sont plus détaillés que ceux proposés au concours et réalisés à l’ordinateur.
Ils sont toujours sur place lors du chantier, consultables en permanence.
Il existe une centaine de plans différents : pour le béton, la distribution, la couverture, la plomberie, l’électricité …
14 mois de travaux sont ordinairement nécessaires.
Est-ce que le paysage s’est modifié autour ?
Le nom du collège a-t-il un rapport avec la construction ?
Est-ce la 1° fois que vous revenez au collège depuis sa construction ?
Après la construction officielle, peut-on rajouter quelque chose ?
L’architecte non, mais le Conseil Général, propriétaire du collège, le peut.
Quelles modifications apporteriez-vous à l’architecture du collège ?
Est-ce votre meilleur projet ?
Avez-vous construit d’autres collèges ? D’autres bâtiments ?
Si vous faites un autre collège, de quelle forme sera-t-il ?
Quelques suggestions bibliographiques
- Madec, Philippe. L'architecture. Autrement Jeunesse, 2004.
- Savonnet, Luc / Fabry, Olivier. L'architecture : De la hutte au gratte-ciel. Milan jeunesse, 2011.
- Antoine-Andersen, Véronique. Promenade en architecture. Actes Sud junior, 2006.
Séquence réalisée au collège Robert Doisneau, Gonesse, Val d’Oise