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Un CAPES ouvert en 1989… Mais une circulaire de mission datant de 1986… Pas de « programme » précis, des consignes ou des référentiels différents selon les académies, des politiques documentaires variables en fonction des établissements... La question de la formation à la recherche documentaire à l’école se pose toujours. Face à ce flou (cette liberté ?) pédagogique, comment contribuer efficacement à la construction des savoirs et des savoirs-faire des collégiens ? Chacun propose des réponses en fonction de la réalité de son établissement et y adapte la formation dispensée. Sur quels créneaux horaires accueillir les classes ? De combien d’ordinateurs dispose-t-on et est-ce suffisant par rapport au nombre d’élèves? L’informatisation du fonds est-elle suffisante pour faire des recherches avec le logiciel documentaire ? Les questions sont nombreuses... Bien souvent le professeur documentaliste doit se retrousser les manches, se titiller les méninges, grappiller des idées parmi les pratiques des collègues et faire avec les moyens du bord…

Une initiation annuelle à la recherche documentaire 

Arrivée en 2000 dans un collège de la banlieue parisienne, j’ai été sollicitée par la Principale, qui souhaitait dédoubler les heures d’études dirigées des classes de sixième. J’ai acquiescé avant d’avoir le temps de réfléchir au contenu précis de ces séances. Je devais encadrer une heure en demi-groupe tous les quinze jours, tout au long de l’année, pour les sept classes de sixième, dont une de SEGPA. Il fallait réfléchir à une formation cohérente. La progression et la manière de travailler ont évolué année après année, en fonction de ce qu’il me semblait pertinent de maintenir ou non, de la dotation du CDI en ordinateurs, des changements dans l’établissement… Cette heure est désormais dédoublée avec les collègues de français, les études dirigées ayant disparu. Le nouveau Principal voulait conserver une formation à la recherche documentaire, intégrée au projet d’établissement.

Certains collègues trouvent lourd de former les élèves tout au long de l’année. Cela dépend du contexte de chaque CDI, notamment du nombre de classes concernées. Mais après huit années de fonctionnement, soit deux « générations » de sixièmes ayant terminé le cycle du collège, plusieurs points observés sont très positifs. Les élèves acquièrent le réflexe de venir au CDI quand ils ont un travail de recherche à rendre et ils sont plus autonomes avec les outils de recherche. Il me semble préférable de les former en groupe plutôt que de répéter sans cesse les mêmes explications… même si l’un n’empêche pas l’autre et qu’il faut bien souvent répéter. C’est enfin une belle occasion de connaître tous les collégiens et qu’ils nous considèrent comme ce que nous sommes : un de leurs enseignants.

L’organisation de la formation

Pour mettre en place un « programme » de formation cohérent, je me suis appuyée entre autres sur le référentiel de compétences documentaires de l’académie de Versailles
(http://www.documentation.ac-versailles.fr/spip.php?article8)
et sur un ouvrage conçu par un groupe de professeurs documentalistes de Haute-Normandie : Recherche documentaire et maîtrise de l’information(2).

A chaque séance, les élèves complètent une fiche pédagogique. Les consignes et les informations nécessaires sont expliquées sur des diaporamas, réalisés avec un logiciel de présentation (« Impress » d’Open Office). Ce dispositif évite le cours magistral. Les élèves sont actifs, obligés de lire pour compléter leurs fiches, et autonomes. Ils prennent l’habitude de retrouver le document dont ils ont besoin et avancent à leur rythme. Les plus rapides passent à la fiche suivante, approfondissent une notion ou aident les camarades en difficulté, selon les séances. Le CDI disposant de six postes, les élèves s’installent à deux par ordinateur, voire trois dans les classes plus nombreuses. A partir de la quatrième séance, ils travaillent en groupe de trois ou quatre sur le même sujet.

Leur classeur reste au CDI, pour le compléter, s’ils le souhaitent, pendant les heures de permanence. Cela évite aussi les oublis, puisqu’il est indispensable d’avoir ses fiches pour avancer. Elles sont toutes corrigées au fur et à mesure avec les élèves : ils me les montrent régulièrement, quand ils n’ont pas compris un point ou pour s’assurer qu’ils ont terminé. Elles sont évaluées, par une lettre, mais il n’y a pas de note spécifique sur le bulletin. J’espère ainsi qu’ils dépassent l’inquiétude du « c’est noté ? » et intègrent l’idée de travailler pour apprendre à travailler et que cela leur sera utile.

En conclusion

Même annualisée, cette formation des sixièmes n’est qu’une approche, dont l’objectif est de rendre les élèves plus autonomes lors de leurs recherches personnelles. Ils prennent l’habitude de fréquenter un lieu dont ils connaissent le fonctionnement et dont ils sont capables d’utiliser les outils. Il serait nécessaire de poursuivre les années suivantes : un savoir-faire qui n’est pas mis en pratique régulièrement est vite oublié. Une nécessité qu’il est malheureusement difficile pour les professeurs documentalistes, dans le contexte actuel, de mettre en oeuvre…

Et un peu plus…

Des illustrations des activités du CDI sont consultables sur le site du collège où je travaille, dans les rubriques « CDI » et « activités des élèves » :
http://www.clg-doisneau-gonesse.ac-versailles.fr/