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Pédagogie, Bibliographies de littérature jeunesse & Activités autour de la lecture, la recherche documentaire, l'EMI, l'éducation à l'image, le bien-être... (collège-lycée)
Enseignante-documentaliste depuis 1998, j'exerce en collège dans l'Académie de Nice. J'ai animé des formations sur la littérature jeunesse, les carnets de voyage et les blogs dans l'Académie de Versailles et sur la relaxation et le bien-être dans l’Académie d’Aix-Marseille.
La mère de Chloé est partie au Mexique pour écrire un roman, mais la date de son retour est sans cesse reculée. Avant de partir, elle a offert à sa fille un journal intime, dans lequelle celle-ci s’épanche… Elle entre au lycée et a décidé d’embrasser enfin un garçon, pour la première fois… Chloé raconte ses déboires amoureux, amicaux, familiaux…, en conservant son humour : elle évoque les relations secrètes de son entourage (vécues par ses meilleurs amis, ou même son père…). Elle parle de Mac, le beau Terminale qui semble s’intéresser à elle ou encore de ses premiers pas sur scène...
Chloé est un personnage d’adolescente dans laquelle les lectrices pourront se reconnaître. Elle se pose beaucoup de questions. Aborde souvent ses difficultés avec une certaines maladresse et une bonne dose de manque de confiance en elle… Elle sait cependant s’entourer de personnes positives et surmonter au fur et à mesure les catastrophes de sa vie de lycéenne.
Un roman pour adolescents qui n’est pas d’une originalité farouche, mais se lit avec plaisir.
Gallimard, 2017, 160 p. : ill. (Ne plus jamais s’ennuyer)
ISBN : 978-2-07-507689-0
19,95 €
Genre: documentaire
Thème: sciences / bricolage / expériences
Niveau: primaire (pour réaliser les expériences avec l’aide d’un adulte) - collège
Cet ouvrage propose 28 expériences ludiques, qui permettent de découvrir et comprendre des phénomènes scientifiques. Chaque activité s’accompagne de précisions sur le temps et le niveau de difficulté, d’une liste du matériel, des étapes illustrées et du principe scientifique sur lequel elle repose. Elles sont répertoriées en quatre grandes parties, en fonction de ce qui est nécessaire pour les réaliser (aliments, objets de la vie quotidienne), et de ce qu’elles permettent de comprendre (les propriétés de l’eau et les phénomènes naturels).
J’ai aimé, le fait de lier des activités ludiques et manuelles avec des explications scientifiques, ce qui aide à comprendre, mémoriser et peut donner envie d’en savoir plus.
J’ai moins aimé que la plupart des expériences nécessite un matériel précis, dont on ne dispose pas forcément à la maison ! (pour fabriquer la pile au citron, il faut au préalable des leds, des fils avec pinces de crocodiles…). Même les enfants plus grands ne seront donc pas totalement autonomes, mais auront besoin des parents pour avoir le matériel adéquat.
Il y a un an, le père et le frère de Cedar, une jeune fille de 12 ans, sont morts dans un accident de voiture. Depuis, elle vit avec Miles, son frère de 8 ans et leur mère. Cette dernière vient d’acheter une maison de vacances à Iron Creek, où se déroule chaque été, un grand festival dédié à Shakespeare. Par curiosité, elle y suit son voisin Léo… et se retrouve embauchée comme vendeuse de programmes pour la saison. Elle découvre les coulisses du festival et finit par se passionner, comme Léo, pour le mystère qui entoure la disparition de la célèbre actrice Lisette Chamberlain, bien des années auparavant… Elle s'interroge sur un autre mystère : celui de la provenance des objets déposés sur le rebord de sa fenêtre et qui auraient tant plus à son frère disparu.…
De l’amitié et des rêves, pour apprendre à vivre malgré le chagrin…
J’ai aimé, les personnages positifs des deux adolescents, Léo et ses yeux pétillants, et Cedar, si vivante malgré le deuil.
Pourtant, j’avais des rêves.
Là.
Je me le suis avoué à moi-même.
J’en avais de toutes sortes. Je voulais retourner skier et devenir bonne et rapide. Je voulais aussi aller à Londres, un jour. Je voulais tomber amoureuse. Je voulais posséder une librairie ou un restaurant où les gens lanceraient « Salut, Cedar ! » en entrant, et je voulais parcourir à vélo les rues d’une petite ville, dans un pays où les gens parleraient une autre langue. Peut-être que mon vélo aurait un panier et qu’il y aurait des fleurs dedans. Je voulais vivre dans une grande ville et mettre du rouge à lèvre et faire mes courses à l’épicerie et les ramener chez moi dans un sac en papier. Mes talons hauts claqueraient lorsque je monterais l’escalier menant à mon appartement. Je voulais me tenir au bord d’un lac et écouter.
p. 190-191
Je me suis laissée emportée par l’atmosphère, m’évoquant des souvenirs estivaux, d’un festival de théâtre dédié à Shakespeare avec des amis à Oxford.
J’ai aimé le ton, à la fois nostalgique et optimiste. Et tous les petits détails qui ont contribué à rendre les personnages et anecdotes vivants et touchants.
Mon père disait souvent que la vie, c’était comme tourner les pages d’un livre. « Oh, regardez, disait-il en faisant semblant de tourner une page quand un coup dur nous arrivait. Pas de bol page quatre-vingt-dix-sept. Et quatre-vingt-dix-huit. Mais ça s’arrange page quatre-vingt-dix-neuf ! Tout ce qu’il fallait faire, c’était continuer à lire ! »
Pour les petites choses, cette façon de voir pouvait m’aider ; Comme quand on échouait à un contrôle ou que le coiffeur ratait notre coupe de cheveux ou qu’on se cognait la tête dans un toboggan aquatique et qu’on devait rentrer plus tôt que prévu d’un anniversaire à la piscine.
Bien sûr, papa ne refermait jamais brutalement le livre. C’est pourtant ce qui lui était arrivé.
p. 194
Après avoir les romans dystopiques d’Ally Condie (la trilogie « Promise » et Atlantia), qui plaisent aux élèves, mais m’ont semblé beaucoup plus convenus, ce roman est de loin celui que j’ai préféré de l’auteur !
On le referme avec un petit pincement au cœur que ce soit déjà fini…
Claudia mène avec un grand sérieux sa campagne pour les élections de 6e… Son frère décide de se présenter également, bien plus pour la contrarier que par réel engagement. Mais chacun va aller crescendo dans sa lutte pour se faire élire… faisant même appel à des directeurs de campagnes aux plans diaboliques…
Un petit roman plein d’humour, qui fait écho à l’actualité du moment… L’histoire a beau se passer parmi des collégiens new-yorkais, on retrouve les travers de nos politiciens, qui n’hésitent pas à faire quelques entorses à la morale et au savoir vivre pour parvenir à leurs fins…
Voir la présentation du premier de la série, qui reposait déjà sur le recours à divers procédés d’écriture : dialogues, SMS, mails, dessins, photos…
Vincent Cuvellier se livre à une introspection… Il déroule le fil de sa carrière d’écrivain, revient sur des éléments marquants pour lui, les galères ou les moments qui lui ont enfin permis d’obtenir son actuelle notoriété. Son récit est ponctués de dialogues intérieurs avec le général de Gaulle, Claude François ou Lino Ventura… lui permettant de se pencher avec recul et humour sur son expérience.
Au passage, il évoque sa conception de la littérature jeunesse, qui n’est pas une recette miracle pour aider les enfants à grandir, mais bien avant tout de la littérature…
Moi, mon métier, c’est d’écrire des livres pour les enfants, de leur raconter des histoires, de les faire rigoler, ou pleurer, c’est selon, et c’est déjà pas si mal. Essayons déjà d’écrire des bons livres, avant de vouloir construire, nourrir ou je ne sais quoi les enfants.
p. 58
Il présente aussi la littérature jeunesse en deux grands courants : la branche « Petit Prince » ou la branche « Petit Nicolas », dont il se sent plus proche…
Un peu difficile de commenter ce livre quand on a lu le passage hilarant sur les critiques littéraires d’œuvres classiques à la façon de critiques de littérature jeunesse ! (p. 65)
Que dire alors ? J’aime sa liberté de ton, sa façon de se livrer sans fioritures, son humour… des caractéristiques que l’on retrouve dans tous ses livres, que Vincent Cuvellier s’adresse aux enfants ou aux moins jeunes.
J’aime beaucoup l’objet aussi : grand format, couverture mate, tranche bleue, dessins en noir et blanc rapidement esquissés.
Gallimard jeunesse / Giboulées, 2017. 96 p. (Hors-Série)
ISBN : 978-2-07-060119-6
15 €
Genre : album
Thème : paternité / fils
Niveau : dès 5 ans et bien au-delà
Un père parle de son fils. Les petites anecdotes du quotidien permettent de cerner sa personnalité, mais surtout le regard que son père porte sur lui et la tendresse qu’il lui voue.
Des fois, mon fils a peur de mourir. Quand il sera plus grand, je lui dirai qu’il vaut mieux avoir peur de mourir qu’avoir peur de vivre.
On retrouve le style de Vincent Cuvellier : des phrases courtes, dont l’apparente naïveté oscille entre facétie et pudeur. La simplicité des illustrations, dessins en noir et blanc avec des aplats de couleurs, s’accorde parfaitement avec les propos : d’apparence douce et légère, mais aussi riche de sous-entendus, reposant sur une connivence avec le lecteur. Cet album sonne juste et, en permettant plusieurs niveaux de lecture, touchera autant les enfants que les parents.
A lire aussi :
l’hilarante série « Emile », avec notamment un nouveau titre :
Emile fait l’enterrement, ou comment Emile, flanqué de sa copine vieille dame, passe une délicieuse après-midi funèbre…
9 poèmes de Jacques Prévert sont repris et interprétés graphiquement par différents auteurs de bandes dessinées : Quelqu’un, Le retour au pays, L’orgue de Barbarie (2 versions), Sur le champ, Fête, Ne rêvez pas, Chasse à l’enfant, Pour toi mon amour, Chanson des escargots qui vont à l’enterrement.
On y perçoit l’œuvre d’un auteur engagé, contre la guerre, l’uniformité, le capitalisme… et défenseur des opprimés.
Pointez
grattez vaquez marnez bossez trimez
Ne vous reposez pas
le Travail repose sur vous.
"Ne rêvez pas"
J’ai aimé :
La variété des illustrations.
Les textes intégralement reproduits, dans les planches elles-mêmes et à la fin de chaque BD. Cela les rend accessibles, même à un jeune public qui peut voir les images en écoutant la lecture (pour peu qu’il s’intéresse à des thèmes tout de même sombres… ce qui était le cas de mon cobaye de 5 ans, qui a même fait un rapprochement entre l’antimilitarisme de « Sur le champ » et « Canons à vendre » de Boris Vian !)
Les deux versions d’un même poème, qui permet de voir deux regards très différents à partir d’un même texte et donnent l’idée de faire créer d’autres images aux élèves à partir de ce poème ou d’autres.
Le parallèle entre des épisodes de la vie du poète et les poèmes choisis.
J’ai moins aimé :
La sélection aurait pu être plus surprenante… et moins pessimiste ! Il y a du choix dans l’œuvre foisonnante de Prévert… Donc mieux vaut savoir à l’avance que ce sont plutôt des poèmes engagés.
Les pages biographiques, qui me semblent laisser de côté des aspects importants de l’œuvre de Prévert.
Cette année est marquée par les 40 ans de la mort de Prévert.
Une raison supplémentaire de le redécouvrir
ou de le faire découvrir à nos jeunes lecteurs !
Une collection intéressante pour lire la poésie autrement !
Molly et son frère Michael ont du mal à supporter Heather, la fille de leur beau-père, qui n’arrête pas de mentir, se plaindre d’eux et crée des tensions dans le climat familial. La famille recomposée déménage à la campagne dans une ancienne église, où les parents espèrent trouver le calme propice à leurs activités artistiques. Les enfants découvrent qu'un ancien cimetière se cache au fond du jardin. Heather est fascinée par l’endroit et y passe des journées entières. Elle menace Molly et Mickaël de la vengeance d’Helen. Ces derniers découvrent qu’une Helen a bien existé et serait morte dans le lac. Qui est-elle et que veut-elle ?
Cette histoire de fantôme s’inscrit dans la lignée des classiques du genre. Elle est terriblement angoissante ! L’entrée dans le fantastique est progressive et le lecteur est tenu en haleine du début à la fin. Un très bon récit à proposer dans le cadre de l’étude du fantastique en 4e… en prévenant les jeunes lecteurs qu’ils risquent d’avoir la frousse !
Thème : monde de féerie / 2e guerre mondiale / quête
Niveau : 4e – 3e – 2de
Plusieurs narrations se mêlent, des récits dans le récit, qui racontent l’histoire de Joshua Perle, venu du pays des fées dans notre dimension…
Le narrateur voit sa vie bouleversée, quant à 14 ans, il croise le chemin du mystérieux Joshua Perle. Ce dernier vit alors seul avec ses chiens, dans une cabane au milieu de la forêt, et le jeune garçon découvre chez lui d’innombrables objets étranges, conservés dans des valises.
Le lecteur apprend progressivement que « Perle », beau garçon d’abord mutique, puis à l’accent étrange, est arrivé à Paris peu avant la 2de guerre mondiale, recueilli par M et Mme Perle, marchands de guimauves, dont le fils est mort quelques années auparavant. En parallèle, sont racontées les aventures d'Ilian, jeune prince exilé, amoureux d'une fée qu'il cherchera toute sa vie…
Les liens entre les personnages s’éclaircissent peu à peu…
De l’endroit d’où venait Perle, je ne suis sûr que de ces premiers mots : « Il était une fois »
J’écris le reste avec tout ce que j’ai appris depuis qu’il m’est apparu un jour d’automne devant sa muraille de bagages. Tout ce que je sais de cet univers auquel il fut enlevé.
Un texte entre le conte et le roman historique… Une belle écriture et un récit haletant, à réserver aux lecteurs avertis. Il ne sera pas toujours évident pour des adolescents de se repérer dans les changements de narrateurs, de lieux, d’époques.
Ce texte est réédité en poche, et c’est une excellente excuse pour l’avoir dans le fonds d’un CDI ou d’une bibliothèque jeunesse si ce n’est pas déjà fait, car son écriture, très belle, en fait un classique de la littérature jeunesse.
Je pense qu’une deuxième lecture, permettra de mieux s’imprégner de la musicalité du texte et de la richesse du récit.
Trois adolescents, Esther, Vlad et Inoke, s’apprêtent à passer l’été ensemble, comme chaque année. Mais l’arrivée du mystérieux Abel bouscule leurs habitudes. Il entre par les fenêtres et disparaît aussitôt. Il semble toujours dans les parages, mais reste insaisissable… Qui est-il, que veut-il ? Et que contient la boîte en forme de cœur qu’il porte dans la poche ?
On met malheureusement un peu de temps à entrer dans l’histoire et à s’attacher aux personnages, ce qui risque de rebuter certains de nos lecteurs. Mais la brièveté des chapitres et les changements de narrateurs permettent de relancer l’intérêt. On est peu à peu tenu en haleine, au fur et à mesure que le fantastique s’immisce dans le récit… qui s’achève sur une frustration, puisqu’il va falloir attendre le tome 2 (qui sort au printemps 2017) !
Voilà donc un nouveau titre à intégrer dans les rayonnages d'un CDI et qui pourra être proposé dans un réseau de lectures fantastiques en 4e…